un objet qui reste,
ne vous trompez pas.
Laisser une trace
Laissez une trace, voilà bien un projet ambitieux mais nécessaire, sinon à quoi bon tout cela ?
De nos jours, la plupart des personnes pensent à marquer leur présent par des podcasts, des vidéos, des photos, des selfies… Autant de marqueurs de l’instantanéité, conçus davantage pour nourrir l’image que nourrir la réflexion. (Il n’en reste pas moins qu’il faut également nourrir l’image).
Choisir le livre
Si le livre est aujourd’hui, et depuis toujours d’ailleurs, l’objet de référence pour consigner une histoire, une pensée, c’est justement parce qu’il est palpable.
Il reste tel quel, on ne peut pas le supprimer, comme un clic droit « effacer » pour une vidéo en ligne. On peut se le transmettre, l’annoter, le poser dans un coin, y revenir, le relire.
Il peut vous survivre durant des siècles et des siècles, et ce n’est pas qu’une expression : c’est une réalité. On ne peut pas affirmer que Flaubert serait Flaubert s’il avait seulement raconté Madame Bovary dans un podcast…
Qui plus est, le livre est également la représentation de l’effort : consigner à l’écrit un parcours de vie, un cheminement, une histoire collective relève d’un travail parfois titanesque, souvent fastidieux, toujours de longue haleine.
Contrairement à ce que l’essor du copy-writing et autres productions de contenu laissent à penser, écrire un livre n’est pas simple. Beaucoup d’appelés, mais peu d’élus qui vont jusqu’au bout de l’aventure.